Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/247

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Traversant, sans s’y arrêter, la petite ville d’Apollonie[1], Paul contourna les lacs par le sud, et, suivant presque jusqu’au fond la plaine dont ils occupent la dépression centrale, il arriva au pied de la petite chaîne de hauteurs qui ferme du côté de l’est le golfe de Thessalonique. Quand on atteint le sommet de ces collines, on voit à l’horizon l’Olympe dans toute sa splendeur. Le pied et la région moyenne de la montagne se confondent avec l’azur du ciel ; les neiges du sommet semblent une demeure éthérée suspendue dans l’espace. Mais, hélas ! déjà la montagne sainte était dévastée. Les hommes y étaient montés et avaient bien vu que les dieux n’y habitaient plus. Quand Cicéron, de son exil à Thessalonique, voyait ces blancs sommets, il savait qu’il n’y avait là que de la neige et des rochers. Paul, sans doute, n’eut pas un regard pour ces lieux enchantés d’une autre race. Une grande ville était

  1. Pline, IV, 17 ; Itin. Ant., p. 320 ( Wesseling) ; Étienne de Byzance, s. h. v. Identique sans doute à un site de ruines du nom de Pollina, situé au sud de l’extrémité orientale du lac Betschik-Gueul. (Voir la carte de Turquie de Kiepert ; Cousinéry, I, 115-116 et la carte ; Leake, III, p. 457 et suiv. ; Conybeare et Howson, I, p. 343-344.) Ce nom est maintenant presque inconnu dans le pays. Ne pas confondre l’Apollonie dont il s’agit avec l’Apollonie située sur la côte, entre Néapolis et l’embouchure du Strymon.