Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/249

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et les cérémonies juives ; l’élite de ces pieuses dames accourut aux nouveaux prédicateurs[1]. Beaucoup de païens se convertirent aussi[2]. Les phénomènes ordinaires de thaumaturgie, de glossolalie, de dons du Saint-Esprit, d’effusions mystiques et d’extases se produisirent[3]. L’Église de Thessalonique rivalisa bientôt avec celle de Philippes en piété, en attentions délicates pour l’apôtre[4]. Paul ne dépensa nulle part plus d’ardeur, de tendresse, de grâce pénétrante[5]. Cet homme, naturellement vif, emporté, était dans ses missions d’une douceur, d’un calme surprenants : c’était un père, une mère, une nourrice, comme il le dit lui même[6] ; son austérité, sa laideur même, ne faisaient qu’ajouter à son charme. Les roides et âpres natures ont, quand elles veulent être onctueuses, des séductions sans pareilles. Un langage sévère, jamais flatteur[7], a bien plus de chance de se faire agréer, des femmes en particulier, qu’une

  1. Act., xvii, 4.
  2. I Thess., i, 9.
  3. I Thess., i, 5. Pour l’intelligence de ce passage, comparez Act., vi, 8 ; x, 38 ; I Cor., v, 4 ; xii, 28 ; Col., i, 11.
  4. Voir les deux Épîtres aux Thessaloniciens.
  5. I Thess., ii, 7 et suiv.
  6. I Thess., ii, 1-12.
  7. I Thess., ii, 5.