Nulle part, ce semble, autant qu’à Thessalonique, Paul ne réussit à satisfaire son idéal. La population à laquelle il s’adressait était surtout composée d’ouvriers laborieux ; Paul entra dans leur esprit, leur prêcha l’ordre, le travail, la bonne tenue vis-à-vis des païens. Toute une série nouvelle de préceptes s’ajouta à ses leçons : l’économie, l’application à sa besogne, l’honneur industriel fondé sur l’aisance et l’indépendance[1]. Par un contraste qui ne doit plus nous surprendre[2], il leur révélait en même temps les plus bizarres mystères de l’Apocalypse, tels qu’on se les figurait[3]. L’Église de Thessalonique devint un modèle que Paul se plut à citer[4], et dont la bonne odeur se répandit partout comme un parfum d’édification[5]. On nommait, outre Jason, parmi les notables de l’Église, Caïus, Aristarque et Secundus[6] ; Aristarque était circoncis[7].
Ce qui s’était déjà passé vingt fois se passa encore à Thessalonique[8] : les juifs mécontents suscitèrent