Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/258

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des peintures de Polybe, de Cicéron, de Strabon et de Pausanias est navrante[1]. Les apparences de liberté que les Romains avaient laissées aux villes, et qui ne devaient disparaître que sous Vespasien[2], n’étaient guère qu’une ironie. La mauvaise administration des Romains avait tout ruiné[3] ; les temples n’étaient plus entretenus ; à chaque pas, c’étaient des piédestaux dont les conquérants avaient volé les statues ou que l’adulation avait consacrés aux nouveaux dominateurs[4]. Le Péloponèse surtout était frappé de mort. Sparte l’avait tué ; brûlé par le voisinage de cette folle utopie, ce pauvre pays ne renaquit jamais[5]. À l’époque romaine, d’ailleurs, le régime des grandes

  1. Polybe, XXXVII, 4 ; XL, 3 ; Cicéron, In Pisonem, 40 ; Lettre de Sulpicius à Cicéron, Ad fam., IV, 5 ; Strabon, VIII, viii, 1 ; IX, ii, 5, 25 ; iii, 8 ; v, 15 ; Plutarque, De def. orac., 5, 8 ; Pausanias, II, xviii, 3 ; xxxviii, 2 ; VII, xvii, 1 ; Jos., B. J., I, xxi, 11-12.
  2. Pour les traces postérieures, voir Tillemont, Hist. des emp., II, p. 317.
  3. Cicéron, In Pis., 40. Cf. Tacite, Ann., I, 76, 80.
  4. De telles mentions sont fréquentes dans Pausanias. Auguste fit enlever un grand nombre de statues, surtout pour le temple d’Apollon Palatin.
  5. Des ruines comme celles de Tirynthe, de Mycènes, d’Ithome, suffiraient pour le prouver. On ne voit de telles ruines que dans les pays qui, après un désastre ancien, n’ont pas eu de renaissance.