Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/261

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nistrateurs romains[1] et déjà dépouillée en partie par l’avidité grossière de ses maîtres, se montrait encore ornée de presque tous ses chefs-d’œuvre. Les monuments de l’Acropole étaient intacts. Quelques maladroites additions de détail, d’assez nombreuses œuvres médiocres qui s’étaient déjà glissées dans le sanctuaire du grand art, d’impertinentes substitutions qui avaient placé des Romains sur les piédestaux des anciens Grecs[2], n’avaient pas altéré la sainteté de ce temple immaculé du beau. Le Pœcile, avec sa brillante décoration, était frais comme au premier jour. Les exploits de l’odieux Secundus Carinas, le pourvoyeur de statues pour la Maison dorée, ne commencèrent que quelques années après, et Athènes en souffrit moins que Delphes et Olympie[3]. Le faux goût des Romains pour les villes à colonnades n’avait point pénétré ici ; les maisons étaient pauvres et à peine commodes. Cette ville exquise était en même temps une ville irrégulière, à rues étroites,

  1. Cic., In Verr., II, i, 17 ; In Pisonem, 40.
  2. Beulé, l’Acropole d’Ath., I, p. 135, 336 et suiv., 345 ; II, 28-29, 206 et suiv. Comp. Cicéron, Ad. Att., VI, 1.
  3. Dion Chrysostome, Orat., xxxi, p. 409-410 (Emperius). La description de Pausanias n’accuse pas de lacunes. Les enlèvements, du moins, ne portèrent pas, à Athènes, sur des statues d’un caractère religieux. Beulé, I, 320 et suiv., 337.