Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/27

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c’est l’épître dite aux Éphésiens qui est l’imitation. Cette seconde épître est plus développée[1] : les formules y sont exagérées ; tout ce qui distingue l’épître aux Colossiens parmi les épîtres de saint Paul est encore plus prononcé dans l’épître dite aux Éphésiens. L’épître aux Colossiens est pleine de détails particuliers ; elle a un dispositif qui répond bien aux circonstances historiques où elle a dû être écrite ; l’épître aux Éphésiens est tout à fait vague. On comprend qu’un catéchisme général puisse être tiré d’une lettre particulière, mais non qu’une lettre particulière puisse être tirée d’un catéchisme général. Enfin, le verset vi, 21, de l’épître dite aux Éphésiens suppose l’épître aux Colossiens antérieurement écrite[2]. Dès qu’on admet l’épître aux Colossiens comme une œuvre de Paul, la question se pose donc ainsi qu’il suit : comment Paul a-t-il pu passer son temps à contrefaire un de ses ouvrages, à se répéter, à faire une

  1. Comp. Eph., ii, à Col., i, 13-22, et à Col., ii, 12-14 ; Eph., iii, 1-12, à Col., i, 25-28 ; Eph., iii, 18-19, à Col., ii, 2-3 ; Eph., iv, 3-16, à Col., iii, 14 ; Eph., v, 21-vi, 4, à Col., iii, 18-21 ; Eph., iii, 19 ; iv, 13, à Col., ii, 9-10. Au contraire, Eph., iv, 14, et v, 6, est moins développé que Col., ii, 4-23, ce passage contre les faux docteurs ne devant offrir dans une épître sans adresse que des traits généraux.
  2. Καὶ ὑμεῖς ; Comp. Col., iv, 17.