Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/32

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passage Col., iv, 16, montre que saint Paul faisait quelquefois porter ses lettres d’une Église à une autre. Nous verrons bientôt qu’une pareille hypothèse doit être faite pour expliquer certaines particularités de l’épître aux Romains. Il semble que, dans ses dernières années, Paul adopta les lettres encycliques comme une forme d’écrits bien appropriée au vaste ministère pastoral qu’il avait à remplir. En écrivant à une Église, la pensée lui venait que les choses qu’il dictait pourraient convenir à d’autres Églises, et il s’arrangeait pour que celles-ci n’en fussent pas privées. On arrive ainsi à concevoir l’épître aux Colossiens et l’épître dite aux Éphésiens dans leur ensemble, comme un pendant de l’épître aux Romains, comme une sorte d’exposition théologique destinée à être transmise en guise de circulaire aux diverses Églises fondées par l’apôtre. L’épître aux Éphésiens n’avait pas le degré d’authenticité de l’épître aux Colossiens ; mais elle avait un tour plus général ; elle fut préférée. De fort bonne heure, on la tint pour un ouvrage de Paul et pour un écrit de haute autorité. C’est ce que prouve l’usage qui en est fait dans la première épître attribuée à Pierre[1],

  1. Cf. I Petri, i, 1, 2, 3 (Eph., i, 3, 4, 7) ; ii, 18 (Eph., vi, 5) ; iii, 1 et suiv. (Eph., v, 22 et suiv.) ; iii, 22 (Eph., i, 20 et suiv.) ; v, 5 (Eph., v, 21).