Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/33

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opuscule dont l’authenticité n’est pas impossible, et qui est en tout cas de l’âge apostolique. Parmi les lettres qui portent le nom de Paul, l’épître aux Éphésiens est peut-être celle qui a été le plus anciennement citée comme une composition de l’apôtre des gentils[1].

Restent les deux épîtres à Timothée et l’épître à Tite. L’authenticité de ces trois épîtres souffre des difficultés insurmontables. Je les regarde comme des pièces apocryphes. Pour le prouver, je pourrais montrer que la langue de ces trois écrits n’est pas celle de Paul ; j’y pourrais relever une série de tours et d’expressions ou exclusivement propres ou particulièrement chers à l’auteur[2], qui, étant caractéris-

  1. Polycarpe, Epist. ad Phil., c. 1 et c. 12 (peut-être interpolé) ; Ignace (?), ad Eph., c. 6 (interpolé), c. 12 ; Irénée, Adv. hær, V, ii, 3 ; Clément d’Alex., Cohort. ad gentes, c. 9 ; Strom., IV, 8 ; Tertullien, Adv. Marc., V, 11, 17 ; Valentin, dans les Philosophumena, VI, 34 ; Canon de Muratori, ligne 50.
  2. Par exemple, la formule χάρις ἔλεος εἰρήνη (cf. II Joh., 3), πιστὸς ὁ λόγος, διδασκαλία ὑγιαίνουσα, λόγοι ὑγιαίνοντες, λόγος ὑγιής, ὑγιαίνειν ἐν τῇ πίστει, βέϐηλος, αἱρετικὸς ἄνθρωπος, παραθήκη, εὐσεϐεία, εὐσεϐῶς, ἄνθρωπος θεοῦ, ζητήσεις, ἐπιφάνεια (au lieu de παρουσία), σωτήρ appliqué à Dieu, ματαιολόγος, ματαιολογία, λογομαχίαι, λογομαχεῖν, κενοφωνίαι σωφρονισμός, σωφρόνως, σώφρων, παρατεῖσθαι, περιΐστασθαι, ἀστοχεῖν, ὑπομιμνήσκειν, παρακολουθεῖν τῇ διδασκαλίᾳ, προσέχειν, ἀρνεῖσθαι, καλὰ ἔργα, δεσπότη, au lieu de κύριος, etc. La plupart de ces expressions reviennent souvent dans les trois épîtres ; elles manquent ou sont rares