Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/34

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tiques, devraient se trouver en proportion analogue dans les autres épîtres de Paul, et qui ne s’y trouvent pas, au moins en la proportion voulue. D’autres expressions, qui sont en quelque sorte la signature de Paul, y manquent. Je pourrais surtout montrer que ces épîtres renferment une foule d’inconvenances, soit au regard de l’auteur supposé, soit au regard des destinataires supposés[1]. Le trait ordinaire des let-

    dans les épîtres authentiques. Avec un dictionnaire aussi limité que l’est celui des écrivains du Nouveau Testament, les raisonnements comme celui que nous venons de faire ont toujours une grande force. Le nombre moyen de fois qu’un mot doit revenir en un certain nombre de pages d’un auteur, surtout d’un auteur comme saint Paul, est presque fixe. Pareillement, un ensemble de mots étrangers à l’usage d’un écrivain se donnant en quelque sorte rendez-vous dans quelques pages prouve que ces pages ne sont pas de l’écrivain en question. Or, ce qui caractérise justement nos trois épîtres, c’est le retour perpétuel des mêmes mots, mots qui ne se trouvent pas ou se trouvent très-rarement dans les autres épîtres.

  1. Par exemple, les suscriptions solennelles (opposez Philem., 1 ; et pourtant Paul était moins intime avec Philémon qu’avec Tite et Timothée) ; les développements où Paul entre sur son apostolat (I Tim., i, 11 et suiv. ; ii, 7), développements qui, adressés à un disciple, sont tout à fait inutiles ; l’énumération de ses vertus (II Tim., iii, 10-11) ; son assurance du salut final (II Tim., iv, 8 ; cf. I Cor., iv, 3-4 ; ix, 27). I Tim., i, 43, est bien sous la plume d’un disciple de Paul, non sous la plume de Paul lui-même. I Tim., ii, 2, n’a pas de sens dans les dernières années de Néron, cela a été écrit après l’avènement de Vespasien. Ibid., v, 18, on trouve