Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/354

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pareil jour Dieu avait créé le monde[1]. Les aumônes, les collectes se faisaient ce jour-là[2]. Le sabbat, que tous les chrétiens probablement célébraient encore, d’une façon inégalement scrupuleuse, était distinct du jour du Seigneur[3]. Mais sans doute le jour du repos tendait de plus en plus à se fondre avec le jour du Seigneur, et il est permis de supposer que, dans les Églises de gentils, qui n’avaient pas de raison pour préférer le samedi, cette translation était déjà faite[4]. Les ébionim d’Orient, au contraire, se reposaient le samedi[5].

Peu à peu aussi le repas tendait à devenir purement symbolique dans la forme. À l’origine, c’était

    (le fait dont il s’agit à cet endroit est de la première moitié de l’an 58) ; Justin, Apol. I, 67. Cf. Pline, Epist., X, 97.

  1. Justin, Apol. I, 67.
  2. I Cor., xvi, 2 ; Justin, Apol. I, 67.
  3. Il en est ainsi encore chez les chrétiens d’Abyssinie, lesquels ont gardé une forte teinte judéo-chrétienne. Voir Philoxène Luzzatto, Mém. sur les Falashas, p. 47. Le seul fait que le nom de sabbat resta dans le calendrier chrétien prouve bien que longtemps dans les Églises le jour de repos fut le samedi.
  4. Cf. Justin, Dial. cum Tryph., 10. Les deux usages se conservèrent simultanément en quelques endroits. Conc. de Laodicée, canons 16, 29, saint Aug., Epist. liv, ad Januarium ; Sozomene, H. E., VII, 19.
  5. Saint Jérôme, In Matth., xii, init.