Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/362

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elle devenait pour eux l’anniversaire de la promulgation de la loi sur le mont Sinaï[1]. Il n’y avait pas d’édifice bâti ou loué exprès pour les réunions : nul art, par conséquent, nulle image. Toute représentation figurée eût rappelé le paganisme et eût paru de l’idolâtrie[2]. Les assemblées avaient lieu chez les frères les plus connus, ou qui avaient une salle bien disposée[3]. On préférait pour cela les pièces qui, dans les maisons orientales, forment l’étage supérieur[4] et répondent à notre salon. Ces pièces sont hautes, percées de nombreuses fenêtres, très-fraîches, très-aérées ; c’est là qu’on recevait ses amis, qu’on faisait les festins, qu’on priait, qu’on déposait les morts[5]. Les groupes ainsi formés constituaient autant d’ « Églises domestiques », ou coteries pieuses, pleines d’activité morale et fort

  1. Il n’y a pas de trace de cette interprétation avant le Talmud. Talm. de Bab., Pesachim, 68 b.
  2. Voir Macarius Magnès, cité par Nicéphore, dans Pitra, Spicil. Sol., I, 309 et suiv. Les peintures des catacombes, outre qu’elles sont bien postérieures au ier siècle, sont décoratives et n’ont pas la prétention d’offrir des objets de culte. L’Église orientale repousse encore la sculpture comme entachée d’idolâtrie.
  3. I Cor., xvi, 19 ; Rom., xvi, 5, 14, 15, 23 ; Col., iv, 15 ; Philem., 2 ; Act., xx, 8-9.
  4. Ὑπερῷον. Act., i, 13 ; ix, 37, 39 ; xx, 8, 9.
  5. Ibid.