Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/374

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gieuses vivant sous la conduite d’un clerc, qui jouent dans l’histoire du célibat ecclésiastique un rôle important[1].

Pierre ayant cessé de la sorte d’être le chef résidant de l’Église de Jérusalem, plusieurs membres du conseil apostolique ayant de même embrassé la vie de voyage, le premier rang dans l’Église mère fut déféré à Jacques[2]. Il se trouva ainsi « évêque des Hébreux », c’est-à-dire de la partie des disciples qui parlait sémitique[3]. Cela ne le constituait pas chef de l’Église universelle : personne n’avait à la rigueur le droit de prendre un tel titre, lequel se trouvait partagé de fait entre Pierre et Paul[4] ; mais la présidence de l’Église de Jérusalem, jointe à sa qualité de frère du Seigneur, donnait à Jacques une autorité immense, puisque l’Église de Jérusalem restait toujours le centre de l’unité. Jacques était d’ailleurs fort

  1. Cf. le Pasteur d’Hermas, vis. i et ii, Eusèbe, H. E., VII, 30 ; concile de Nicée, canon 3 ; loi d’Arcadius et d’Honorius, dans le Code Just., I, iii, 19 ; saint Jérôme, Epist. ad Eustochium, De cust. virg.
  2. Constit. apost., VI, 14 ; Clément d’Alex., cité par Eus., H. E., II, 1 ; Eus., ibid. ; II, 23 ; III, 22 ; IV, 5 ; VII, 19 ; saint Jér., In Gal., i, 19.
  3. Lettre de Clément à Jacques, en tête des Homélies pseudo-clémentines, titre ; homélie xi, 35.
  4. Gal., ii, 7 et suiv.