Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/404

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Ces nouvelles, en arrivant à Paul, le remplirent de colère. La jalousie qui faisait le fond de son caractère, sa susceptibilité, déjà souvent mise à l’épreuve, furent excitées au plus haut degré. C’était la troisième fois que le parti pharisien de Jérusalem s’efforçait de démolir son œuvre à mesure qu’il l’achevait. L’espèce de lâcheté qu’il y avait à s’attaquer à des gens faibles, dociles, sans défense, et qui ne vivaient que de confiance en leur maître, le révolta. Il n’y tint plus. À l’heure même, l’audacieux et véhément apôtre dicta cette épître admirable, qu’on peut comparer, sauf l’art d’écrire, aux plus belles œuvres classiques, et où son impétueuse nature s’est peinte en lettres de feu. Le titre d’« apôtre » qu’il n’avait pris jusque-là que timidement, il le prend maintenant comme une sorte de défi, pour répondre aux négations de ses adversaires et maintenir ce qu’il croit la vérité.

« paul apôtre (non par la grâce des hommes ni par institution humaine, mais par la grâce de jésus-christ, et de dieu le père, qui a ressuscité jésus d’entre les morts), ainsi que tous les frères qui sont avec moi, aux églises de galatie.

« Grâce et paix descendent sur vous tous des mains de Dieu le Père et de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui s’est