Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/412

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duits par l’esprit, vous n’êtes plus sous la Loi. Les œuvres de la chair sont la fornication, l’impureté, la lasciveté, l’idolâtrie, les maléfices, les haines, les disputes, l’envie, les colères, les altercations, les factions, les hérésies, les jalousies, l’ivresse, les débauches et autres choses semblables… Le fruit de l’esprit, au contraire, est l’amour, la joie, la paix, la patience, l’honnêteté, la bonté, la foi, la douceur, la tempérance. Contre de telles choses, il n’y a pas de Loi. Ceux qui sont acquis à Christ Jésus ont crucifié leur chair avec ses passions et ses désirs… »


Paul dicta cette épître tout entière d’un seul trait, comme rempli d’un feu intérieur. Selon son usage, il écrivit de sa main en post-scriptum :


Remarquez bien ces caractères[1], ils sont de ma main.


Il semblait naturel qu’il terminât par la salutation d’usage ; mais il était trop animé ; son idée fixe l’obsédait. Le sujet épuisé, il y rentre encore par quelques traits vifs :


Des gens qui veulent plaire par la chair[2] vous forcent à vous faire circoncire, à seule fin de n’être

  1. Gal., VI, 11. Πηλίκοις γράμμασιν n’implique pas nécessairement l’idée de « grosses lettres ».
  2. C’est-à-dire : se relever aux yeux de la société juive par un avantage charnel très-estimé d’elle.