Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/422

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mais pour le moment il ne s’y arrêta pas, et n’y fit la connaissance de personne[1]. Contournant le massif du Cadmus, il déboucha dans la vallée du Méandre, vers les auberges de Carura, grand carrefour des chemins de l’Asie[2]. De là, une route belle et facile le mena en trois jours, par Nysa, Tralles et Magnésie[3], aux sommets de la chaîne qui sépare les eaux du Méandre de celles du Caystre. Un ravin, dont la route antique et le torrent se disputent l’étroit espace, le fit descendre dans « la prairie d’Asie » chantée par les homérides[4], c’est-à-dire dans la plaine où le Caystre forme une lagune avant d’atteindre la mer. C’est un beau site grec, aux horizons clairs, formés parfois de cinq et six plans de montagnes, ou terminés par des sommets découpés. Les cygnes et les beaux oiseaux qui s’y donnaient comme aujourd’hui rendez-vous firent le charme de toute l’antiquité[5]. Là, en partie dans les marais, en partie accrochée aux pentes du mont Coressus, épaulée d’ailleurs au mont Prion et par ses faubourgs à une autre colline isolée[6],

  1. Col., ii, 1.
  2. Strabon, XII, viii, 16, 17 ; XIV, ii, 29.
  3. Τὰ ἀνωτερικὰ μέρη. Act., xix, 1.
  4. Iliade, II, 461.
  5. Hom., Iliade, II, 459 et suiv. ; Virg., Æn., VII, 699 et suiv. ; Ovide, Mét., V, 386 et suiv.
  6. Celle d’Aïa-Solouk. Voir Edward Falkener, Ephesus (Lon-