Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/432

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le premier foyer chrétien ; là furent les basiliques apostoliques, les tombeaux vénérés de toute la chrétienté[1]. Après la destruction du temple d’Artémis, Éphèse ayant échangé sa célébrité païenne contre une égale célébrité chrétienne, et étant devenue une ville de premier ordre dans les souvenirs et les légendes du culte nouveau, l’Éphèse byzantine[2] se groupa tout entière autour de la colline qui avait l’avantage de posséder les plus précieux monuments du christianisme. Le vieux site s’étant changé en un marais empesté dès qu’une civilisation active eut cessé de régler le cours des eaux, l’ancienne ville fut abandonnée peu à peu[3] ; ses gigantesques mo-

  1. Eusèbe, H. E., III, 39 ; V, 24 ; Synaxaire précité ; Procope, De ædif., V, 1 ; Ibn-Batoutah, édition Defrémery et Sanguinetti, II, p. 308-309 ; Arundell, Discov., II, p. 252 et suiv. ; Hamilton, Res., II, 23.
  2. Le nom moderne d’Éphèse, Aïa-Solouk, paraît venir de Ἁγία Θεολόγου ou Ἅγιος Θεόλογος. Il est vrai qu’on prononce et qu’on écrit souvent Aïaslyk (Arundell, II, 252), où l’on est tenté de voir la terminaison turque lyk. Mais l’orthographe correcte est Soloûk (voir Ibn-Batoutah, II, p. 308). Comparez Dara-Soluk, près de Sardes. La porte qui donne entrée à la citadelle peut dater de l’époque chrétienne. On y employa des sculptures païennes, qu’on interpréta dans un sens chrétien.
  3. La présence de deux églises parmi les ruines de l’ancienne Éphèse prouve qu’elle fut encore habitée au ive et au ve siècle. Cependant, si l’Éphèse chrétienne avec ses bâtisses importantes avait existé autour du Prion et du Coressus, il en resterait plus de traces.