Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/433

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numents, par suite de leur proximité de canaux navigables et de la mer, furent exploités comme des carrières de marbre, et de la sorte la ville se déplaça de près d’une lieue. Peut-être le choix de domicile que firent quelques pauvres juifs sous le règne de Claude ou de Néron fut-il la cause première de cette translation. La plus ancienne conquête turque continua la tradition byzantine ; une grande ville musulmane succéda à la ville chrétienne[1], jusqu’à ce que vinssent régner définitivement sur tant de souvenirs la ruine, la fièvre et l’oubli[2].

Paul n’était pas ici, comme il le fut dans ses premières missions, en présence d’une synagogue igno-

  1. La belle mosquée d’Aïa-Solouk ne peut être en aucune manière identifiée avec la basilique de Saint-Jean, nonobstant la tradition des Grecs de Tchirkindgi [communication de M. Hyde Clarke]. La régularité du plan de la mosquée relativement au mihrab suffirait pour prouver qu’elle a été bâtie comme mosquée. Une inscription arabe établit d’ailleurs qu’elle a été achevée en 1569 [communication de M. Waddington]. V. Falkener, p. 153 et suiv. Rien ne porte même à supposer que la mosquée ait été bâtie sur l’emplacement de la basilique. La basilique était située sur une colline : Synaxaire précité, et Procope, l. c. Je ne doute pas que la basilique n’occupât l’aire de la citadelle d’Aïa-Solouk. Le passage d’Ibn-Batoutah sur les Églises d’Éphèse est trop vague pour qu’on en puisse rien conclure.
  2. Aïa-Solouk a repris depuis quelques années un peu d’importance, comme tête momentanée du chemin de fer de Smyrne à Aïdin.