Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/448

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c’était une vieille cité restée fidèle aux anciennes mœurs et qui ne se renouvelait pas[1]. Laodicée et Hiérapolis, au contraire, devenaient, par l’effet de la domination romaine, des villes très-considérables[2]. L’âme de ce beau pays est le mont Cadmus[3], le père de toutes les montagnes de l’Asie occidentale, massif gigantesque, plein de sombres précipices et conservant ses neiges toute l’année. Les eaux qui en découlent entretiennent sur une des pentes de la vallée des vergers remplis d’arbres à fruit, traversés de rivières poissonneuses, égayés par des cigognes apprivoisées. L’autre côté est tout entier aux jeux les plus étranges de la nature. La propriété incrustante des eaux d’un des affluents du Lycus, et l’énorme fleuve thermal qui tombe en cascade de la montagne d’Hiérapolis, ont stérilisé la plaine et formé des crevasses, des cavernes bizarres,

    fut pas largement restaurée après le tremblement de terre de l’an 60 (Tac., Ann., XIV, 27 ; Eusèbe, Chron., ad ann. 10 Ner. ; Orose, VII, 7). Le site de Chonæ dut paraître bien plus agréable.

  1. La nécropole de Colosses a un caractère frappant, qui la rapproche des nécropoles des pays sémitiques. Les cippes sont de forme bizarre et anépigraphes. Beaucoup de tombes sont creusées dans le roc.
  2. Strabon, XII, viii, 16. Les ruines de ces deux villes sont de premier ordre, vraiment grandes et belles.
  3. Baba-Dagh et Chonas-Dagh.