Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/451

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Le dernier paraît même avoir travaillé directement avec Paul. L’apôtre l’appelle son « compagnon d’armes[1] ». Philémon, Appia et Archippe devaient être parents ou dans des relations intimes[2].

Les disciples de Paul voyageaient sans cesse et rapportaient tout à leur maître. Chaque fidèle à peine formé était un catéchiste zélé, répandant autour de lui la foi dont il était rempli. Les délicates aspirations morales qui régnaient dans le pays propageaient le mouvement comme une traînée de poudre. Les catéchistes allaient partout ; sitôt accueillis, ils étaient gardés comme des trésors ; chacun s’empressait de les nourrir[3]. Une cordialité, une joie, une bienveillance infinies gagnaient de proche en proche et fondaient tous les cœurs. Le judaïsme, du reste, précéda le christianisme dans ces régions. Des colonies juives y avaient été amenées de Babylone deux siècles et demi auparavant, et y avaient peut-être porté quelques-unes de ces industries (la fabrication des tapis, par exemple) qui, sous les empereurs romains, produisirent dans le pays tant de richesse et de si fortes associations[4].

  1. Philem., 2 ; cf. II Tim., ii, 3.
  2. Sans cela, on ne comprend pas Philem., 1-2.
  3. Gal., vi, 6.
  4. Jos., Ant., XII, iii, 4 ; XIV, x, 20 ; Act., ii, 10 ; Cic., Pro