Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/453

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été, mais qu’ils ont cessé de l’être « depuis plus de vingt ans[1] ». Certainement, cela suppose que la première prédication chrétienne avait eu lieu de ce côté du vivant de Paul.

La Phrygie fut dès lors et resta trois cents ans le pays essentiellement chrétien. Là commença la profession publique du christianisme ; là se trouve, dès le iiie siècle, sur des monuments exposés à tous les regards, le mot ΧΡΗΣΤΙΑΝΟΣ ou ΧΡΙΣΤΙΑΝΟΣ[2] ; là les formules tumulaires, avant de s’avouer nettement chrétiennes, renferment l’expression voilée de dogmes chrétiens[3] ; là, dès le temps de Septime Sévère, de grandes villes adoptent sur leurs monnaies des symboles bibliques, ou, pour mieux dire, conforment leurs vieilles traditions aux récits bibliques[4].

  1. Pline, Epist., X, 97. Comp. I Petri, i, 1.
  2. Corpus inscr. gr., nos 3857 g, p, 3865 l (cf. 2883 d) ; Le Bas, Inscr., III, nos 727, 783, 785, et les notes de Waddington ; Perrot, Expl. de la Gal., p. 126.
  3. Corpus inscr. gr., nos 3872 b, c, 3890, 3902, 3902 f, n, o, r, 3962 b, 3963, 3980 ; Le Bas et Waddington, Inscr., III, nos 1654, 1703, 1899 ; cf. Muratori, Inscr., 1949, 3. Je crois toutes ces inscriptions chrétiennes. Notez no 3865 i du Corpus, où l’on sent également un effort pour éviter les formules païennes. Comparez comme contraste, en Pisidie, les inscriptions nos 4380 r, s, t.
  4. Médailles d’Apamée Kibôtos. Eckhel, III, 132-139 ; Madden, dans Numismatic chronicle, nouv. série, vol. VI, p. 173 et suiv. Sur une particularité analogue, mais douteuse, des monnaies de la