Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/467

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coup sans effet ; on lui reprochait de se glorifier à tout propos, de faire appel à de prétendues faveurs célestes[1]. On niait ses visions[2]. On insistait sur ce point que Paul n’avait pas connu Jésus[3], qu’il n’avait, par conséquent, aucun droit de parler de lui.

En même temps, on présentait les apôtres de Jérusalem, notamment Jacques et Pierre, comme les vrais apôtres, les archiapôtres[4], en quelque sorte[5]. Les nouveaux venus, par cela seul qu’ils étaient de Jérusalem, se prétendaient en rapport avec Christ selon la chair, vu le lien qu’ils avaient avec Jacques et avec ceux que Christ avait choisis de son vivant[6]. Ils soutenaient que Dieu a établi un seul docteur qui est Christ, lequel a institué les Douze[7]. Fiers de leur circoncision et de leur descendance juive[8], ils cherchaient à serrer le plus possible le joug des observances légales[9]. Il y eut ainsi à Corinthe, comme

  1. I Cor., iv, 10, 12 ; ix, 4 et suiv. ; II Cor, i, 12 et suiv. ; iii, 1 ; vi, 8 ; x, 10-12 ; xi, 7.
  2. Homélies pseudo-clém., xvii, 13-19.
  3. II Cor., v, 16.
  4. I Cor., i, 12 ; II Cor., xi, 4 et suiv. ; xii, 11 et suiv.
  5. Οἱ ὑπερλίαν ἀπόστολοι.
  6. II Cor., v, 16 ; x, 7.
  7. Récognitions, IV, 36.
  8. II Cor., xi, 18.
  9. I Cor., viii, 1 et suiv. Comp. Récognitions, IV, 36.