Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/473

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plus où Ananie et Saphire étaient foudroyés pour avoir gardé quelque petite propriété. Le festin sacré de Jésus devenait une orgie, et la terre ne s’entr’ouvrait pas pour dévorer celui qui sortait ivre de la table du Seigneur.

Ces mauvaises nouvelles arrivèrent coup sur coup à Paul, et le remplirent de tristesse. Les premiers bruits mentionnaient seulement quelques fautes contre les mœurs. Paul écrivit à ce sujet une épître que nous n’avons plus[1]. Il y interdisait aux fidèles tout rapport avec les personnes dont la vie n’était pas pure. Des gens mal intentionnés affectèrent de donner à cet ordre une portée qui le rendait impossible à exécuter. « N’avoir de rapports à Corinthe, disait-on, qu’avec des personnes irréprochables !… Mais à quoi pense-t-il ? Ce n’est pas seulement de Corinthe, c’est du monde qu’il faudrait sortir. » Paul fut obligé de revenir sur cet ordre et de l’expliquer.

Il connut les divisions qui agitaient l’Église un peu plus tard, probablement en avril[2], par des frères

  1. I Cor., v, 9 et suiv.
  2. La navigation, en effet, ne reprenait que vers le 20 mars (Act., xxvii, 9 ; xxviii, 11 ; Végèce, De re milit., IV, 39). Or, la première épître aux Corinthiens fut écrite avant la Pentecôte (I Cor., xvi, 8), et probablement à l’époque même de Pâques (I Cor., v, 7-8).