excès. Mais on sent ce qu’une telle idée de la sainteté a d’étroit, d’illibéral, de contraire à la morale de celui qu’on appelait autrefois « l’honnête homme », morale dont le principe fondamental est de s’occuper le moins possible de la conduite d’autrui. — La question seulement est de savoir si une société peut tenir sans une censure des mœurs privées, et si l’avenir ne ramènera pas quelque chose d’analogue à la discipline ecclésiastique, que le libéralisme moderne a si jalousement supprimée.
Le type idéal de la perfection morale selon Paul est un homme doux, honnête, chaste, sobre, charitable, détaché de la richesse[1]. L’humilité de la condition et la pauvreté sont presque requises pour être chrétien. Les mots d’ « avare, rapace, voleur » sont à peu près synonymes ; au moins les vices qu’ils désignent sont-ils frappés du même blâme[2]. L’antipathie de ce petit monde pour la grande société profane était étrange. Paul, suivant en cela la tradition juive[3], reprend comme un acte indigne des fidèles le fait de déférer les procès aux tribunaux.