Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/509

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d’autorité. L’apôtre recommanda de la manière la plus instante qu’on traitât Timothée comme lui-même, et exprima le désir qu’on le lui renvoyât le plus tôt possible. Il ne voulait pas quitter Éphèse sans ce précieux compagnon, dont la présence était devenue pour lui une sorte de besoin.

Paul pressa fortement Apollos de se joindre à Stéphanas et de retourner à Corinthe ; mais Apollos aima mieux ajourner son départ[1]. À partir de ce moment, on le perd de vue. La tradition, cependant, continue de le regarder comme un disciple de Paul[2]. Il est probable, en effet, qu’il continua sa carrière apostolique, mettant au service de la doctrine chrétienne son érudition juive et sa parole élégante.

Paul, cependant, roulait des projets sans bornes[3], où il croyait, selon sa constante habitude, voir des dictées de l’Esprit. Il arrivait à Paul ce qui arrive

  1. I Cor., xvi, 12.
  2. Tit., iii, 13. Cette épître est apocryphe et témoigne seulement de l’opinion qu’on se formait sur l’entourage de Paul, à l’époque où elle fut écrite.
  3. Ceux qui maintiennent l’authenticité des épîtres à Timothée et à Tite placent ici un voyage de Paul non mentionné par les Actes, et dont l’itinéraire aurait été : Éphèse, la Crète, Corinthe, Nicopolis d’Épire, la Macédoine, Éphèse. Nous avons exposé dans l’introduction (p. xxx et suiv., xxxix et suiv.) les raisons qui nous empêchent d’admettre cette hypothèse.