Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/510

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souvent aux personnes habituées à un genre d’activité : il ne pouvait plus se passer de ce qui avait fait l’occupation de sa vie. Les voyages étaient devenus pour lui un besoin, il en cherchait les occasions. Il voulait revoir la Macédoine, l’Achaïe, puis visiter de nouveau Jérusalem, puis repartir pour tenter de nouvelles missions en des pays plus éloignés et jusque-là non atteints par la foi, tels que l’Italie, l’Espagne[1]. L’idée d’aller à Rome le tourmentait[2] : « Il faut que je voie Rome, » disait-il souvent[3]. Il devinait que le centre du christianisme serait un jour là, ou du moins que des événements décisifs se passeraient là. Le voyage de Jérusalem se rattachait pour lui à un autre projet qui le préoccupait beaucoup depuis un an.

Pour calmer les susceptibilités jalouses de l’Église de Jérusalem, et répondre à une des conditions de la paix qui fut signée lors de l’entrevue de l’an 51[4], Paul avait préparé une grande collecte dans les Églises d’Asie Mineure et de Grèce. Nous avons déjà vu qu’un des liens qui marquaient la dépendance des Églises provinciales à l’égard de celles de Judée,

  1. II Cor., x, 16 ; Rom., xv, 24, 28.
  2. Rom., xv, 23.
  3. Act., xix, 21 ; xxiii, 11 ; Rom., i, 10 et suiv. ; xv, 22 et suiv.
  4. Gal., ii, 10.