Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/54

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tracé par les Actes sont donc entachés de contradictions insolubles. Les épîtres authentiques de saint Paul s’expliquent, se supposent, se pénètrent les unes les autres ; les trois épîtres dont il s’agit feraient un petit cercle à part découpé à l’emporte-pièce ; et cela serait d’autant plus étrange que deux d’entre elles, la première à Timothée et celle à Tite, tomberaient juste au milieu de ce tourbillon d’affaires si bien suivies, si bien connues, auxquelles se rapportent l’épître aux Galates, les deux aux Corinthiens, celle aux Romains. Aussi plusieurs des exégètes qui défendent l’authenticité de ces trois épîtres ont-ils eu recours à une autre hypothèse. Ils prétendent que ces épîtres doivent être placées dans un période de la vie de l’apôtre dont les Actes ne parleraient pas. Selon eux, Paul, après avoir comparu devant Néron, comme les Actes le supposent, fut acquitté, ce qui est fort possible, même probable. Rendu à la liberté, il reprend ses courses apostoliques, et va en Espagne, ce qui est probable encore. Selon les critiques dont nous parlons, Paul, dans cette période de sa vie, ferait un nouveau voyage dans l’Archipel, voyage auquel appartiendrait la première épître à Timothée et l’épître à Tite. Il reviendrait de nouveau à Rome ; là, il serait prisonnier pour la seconde fois, et, de sa prison, il écrirait la deuxième à Timothée.