Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/545

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la bonne opinion qu’il a essayé de donner d’eux à ces trois personnes[1], et emploie pour exciter leur générosité une petite tactique charitable qui nous fait sourire.

« Je sais votre bonne volonté et je m’en fais gloire auprès des Macédoniens : " Allons, leur dis-je, l’Achaïe est prête depuis un an. " Votre zèle a été un stimulant pour la plupart. Maintenant, je vous ai envoyé les frères, pour que le bien que j’ai dit de vous ne reçoive pas un démenti et que vous soyez prêts, ainsi que je l’ai annoncé. Songez un peu : si les Macédoniens arrivaient avec moi et qu’ils vous trouvassent non préparés, quelle honte pour moi (permettez-moi de dire aussi pour vous) ! J’ai donc jugé nécessaire de prier les frères de prendre les devants auprès de vous, afin que l’aumône que vous nous avez promise soit prête, et qu’elle soit une vraie aumône, non une lésinerie. Écoutez bien : Celui qui sème chichement récolte chichement. Que chacun donne ce qu’il a décidé en son cœur de donner, sans chagrin, sans contrainte : Dieu aime qu’on donne gaiement[2]… Celui qui fournit la semence au semeur saura bien vous donner le pain dont vous avez besoin… L’accomplis-

    xx, 4. Luc serait le personnage qui conviendrait le mieux ; mais alors la brièveté de Act., xx, 1-3, comparée à la prolixité qui domine à partir de Act., xx, 4 et suiv., ne s’explique pas. Luc ne rentra dans la compagnie de Paul qu’au dernier passage à Philippes.

  1. II Cor., viii, 24.
  2. Comp. Ecclésiastique, xxxv, 11.