Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/565

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

même fonction, mais tous ont besoin les uns des autres[1]. Prophètes, diacres, docteurs, prédicateurs, bienfaiteurs, supérieurs, commissaires pour les œuvres de miséricorde sont également nécessaires, pourvu qu’ils portent dans leurs fonctions la simplicité, le zèle, la gaieté que ces fonctions réclament. Charité sans hypocrisie, fraternité, politesse et prévenances, activité, ferveur, joie, espérance, patience, amabilité, concorde, humilité, pardon des injures, amour du prochain, empressement à subvenir aux besoins des saints ; bénir ceux qui vous persécutent, se réjouir avec ceux qui se réjouissent, pleurer avec ceux qui pleurent, vaincre le mal non par le mal, mais par le bien : telle est la morale, en partie empruntée aux anciens livres hébreux[2], que Paul prêche après Jésus[3]. Il semble qu’à l’époque où il écrivait cette épître, diverses Églises, surtout l’Église de Rome, comptaient dans leur sein soit des disciples de Juda le Gaulonite, qui niaient la légitimité de l’impôt et prêchaient la révolte contre l’autorité romaine, soit des ébionites, qui opposaient absolument l’un à l’autre le règne de Satan et le règne du Messie, et identifiaient le monde présent avec l’empire du

  1. Comparez ci-dessus, p. 407-408.
  2. Prov., xxv, 21 ; Deutér., xxxii, 35 ; Eccli., xxviii, 1.
  3. Rom., xii ; xiii, 8-10.