Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/582

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Au moment où Paul allait s’embarquer pour la Syrie, la justesse de ses craintes se confirma. On découvrit un complot formé par les juifs pour l’enlever ou le tuer durant le voyage[1]. Afin de déconcerter ces projets, Paul changea inopinément d’itinéraire. Il fut décidé qu’on repasserait par la Macédoine. Le départ eut lieu vers le mois d’avril[2] de l’an 58.

Ainsi se termina cette troisième mission, qui, dans la pensée de Paul, achevait la première partie de ses projets apostoliques. Toutes les provinces orientales de l’empire romain, depuis sa limite extrême vers l’est jusqu’à l’Illyrie[3], l’Égypte toujours exceptée,

    Jérusalem. Si c’était là un simple cortège de politesse destiné à n’accompagner l’apôtre que jusqu’à Milet, comment expliquer que ce cortège se composât de Macédoniens, d’Éphésiens, de Lycaoniens, et ne comptât pas un seul Corinthien ? Leur mission, d’ailleurs, eût été singulièrement remplie, puisqu’ils furent séparés de l’apôtre durant la plus grande partie du voyage. Enfin, de l’aveu de tous, Trophime accompagna l’apôtre à Jérusalem. Le manuscrit B du Vatican, le Sinaiticus et la Vulgate n’ont pas ἄχρι τῆς Ἀσίας.

  1. Act., xx, 3.
  2. Act., xx, 6.
  3. Rom., xv, 19, 23. La frontière de l’Illyrie et de la Macédoine était considérée comme faisant la séparation entre l’Orient et l’Occident. Le passage cité n’exige nullement que Paul eût mis le pied en Illyrie. Comp. II Cor., x, 14-16. L’Ἰλλυρικόν ne désignait pas