Quand les jours des azymes furent finis, Paul et Luc se rembarquèrent à Néapolis[1]. Ils eurent sans doute des vents contraires, car ils mirent cinq jours pour aller de Néapolis à Troas. Dans cette dernière ville, toute la troupe apostolique se trouva au complet. Il y avait, comme nous l’avons déjà dit, une Église à Troas ; l’apôtre passa sept jours avec elle et la consola beaucoup. Un incident ajouta à l’émotion générale. La veille du départ était un dimanche ; les disciples se réunirent, selon l’usage, le soir pour rompre ensemble le pain. La pièce où l’on se trouvait était une de ces chambres hautes qui sont si agréables en Orient, surtout dans les ports de mer. La réunion fut nombreuse et solennelle. Paul continuait de voir partout des signes de ses futures épreuves[2] ; il ramenait sans cesse le discours sur sa fin prochaine, et déclarait aux assistants qu’il leur disait un éternel adieu. On était au mois de mai ; la fenêtre était ouverte, et de nombreuses lampes éclairaient la pièce. Paul parla toute la soirée avec une verve infa-
- ↑ Pour tout ceci, il n’y a qu’à suivre pas à pas le récit Act., xx, 6 et suiv., récit dont la forme garantit l’exactitude.
- ↑ Act., xx, 23.
de ce qui précède, sont bien d’un homme qui, dans son récit, passe de choses qu’il n’a pas vues et qu’il ne sait pas bien, à des choses dont il a été témoin oculaire.