Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/591

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alla d’Assos à Mitylène[1], où l’on fit escale ; le second jour, on suivit le détroit entre Chios et la presqu’île de Clazomènes ; le troisième, on toucha à Samos[2] ; mais, pour un motif que nous ignorons, Paul et ses compagnons aimèrent mieux aller passer la nuit à l’ancrage de Trogyle, sous la pointe du cap voisin, au pied du mont Mycale[3]. On avait ainsi passé devant Éphèse sans y aborder. C’était l’apôtre qui l’avait voulu : il craignait que l’amitié des fidèles d’Éphèse ne le retînt et que lui-même ne put s’arracher à une ville qui lui était chère ; or il tenait beaucoup à célébrer la Pentecôte à Jérusalem, et, vingt-trois ou vingt-quatre jours s’étant écoulés depuis Pâques, il n’y avait pas de temps à perdre. Le lendemain, une courte navigation conduisit la troupe fidèle de Trogyle à l’un des ports de Milet[4]. Là, Paul éprouva un vif scrupule d’avoir passé sans donner signe de vie à sa chère communauté d’Éphèse. Il envoya un de ses compagnons pour la prévenir qu’il était à quel-

  1. Aujourd’hui Kastro de Métélin.
  2. Sans doute à la capitale de l’île, aujourd’hui Port Tigani, près du village de Cora.
  3. Strabon, XIV, i, 12, 13, 14 ; Pline, V, 31 ; Ptolémée, V, ii, 8. Voir les cartes de l’amirauté anglaise, nos 1530 et 1555.
  4. Strabon, XIV, i, 6. Les atterrissements du Méandre ont rejeté Milet (aujourd’hui Palatia) dans les terres (carte de l’amirauté, no 1555).