Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/618

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fâcheux éclats. Enfin Claudius eut l’idée de convoquer pour le lendemain le haut sacerdoce et le sanhédrin, afin de savoir quel grief on articulait contre Paul, car, pour lui, il n’en voyait aucun[1].

Le grand prêtre était Ananie, fils de Nébédée[2], qui par une exception rare, occupait cette haute charge depuis dix ans[3]. C’était un homme très-considéré, malgré sa gourmandise, qui resta proverbiale chez les juifs[4]. Indépendamment de sa charge, il était l’un des premiers de la nation[5] ; il appartenait à cette famille de Hanan[6] qu’on est sûr de trouver sur le siège du juge toutes les fois qu’il s’agit de condamner les chrétiens, les saints populaires, les novateurs de toute espèce. Ananie présida l’assemblée. Claudius Lysias ordonna de délivrer Paul de ses chaînes, puis il le fit introduire ; lui-même, il assistait aux

  1. Act., xxii, 30. Comp. Act., xxiii, 29.
  2. Le Talmud l’appelle Iohanan ben Nedabaï. Iohanan est identique pour le sens à Hanania ; Hanan en est la forme abrégée.
  3. Jos., Ant., XX, v, 2 ; viii, 8 ; Talm. de Bab., Pesachim, 57 a ; Kerithouth, 28 a. Il y a contre cela des difficultés tirées de Jos., Ant., XX, vi, 2 ; viii, 5. Peut-être Ananie, comme Hanan, du temps de Jésus, conserva-t-il, après sa déposition, le pouvoir dirigeant. Cf. Jos., B. J., II, xii, 6 ; Derenbourg, la Palestine d’après les Thalmuds, I, p. 230 et suiv.
  4. Talm. de Bab., endroits cités.
  5. Jos., Ant., XX, ix, 2 ; B. J., II, xvii, 9.
  6. Jos., B. J., II, xii, 6. Cf. Derenbourg, op. cit., p. 231, note.