Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/62

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erreurs qui s’y remarquent. Le style offre des latinismes[1]. L’intention qui a dicté l’écrit, savoir le désir d’augmenter la force du principe hiérarchique et l’autorité de l’Église, en présentant un modèle de piété, de docilité, d’« esprit ecclésiastique » tracé par l’apôtre lui-même, est tout à fait en harmonie avec ce que nous savons du caractère de l’Église romaine dès le ier siècle.

Il nous reste à parler de l’épître aux Hébreux. Comme nous l’avons déjà dit, cette épître ne serait pas de Paul qu’on ne devrait nullement la mettre dans la même catégorie que les deux épîtres à Timothée et l’épître à Tite, l’auteur ne cherchant pas à faire passer son ouvrage pour un écrit de l’apôtre Paul. Quelle est la valeur de l’opinion qui s’est établie dans l’Église et selon laquelle Paul serait l’auteur de ladite épître ? L’étude des manuscrits, l’examen de la tradition ecclésiastique et la critique intrinsèque du morceau lui-même vont nous éclairer à cet égard.

Les anciens manuscrits portent simplement en tête de l’épître : Πρὸς Ἑϐραίους. Quant à l’ordre de transcription, le Codex Vaticanus et le Codex Sinaiticus, représentant la tradition alexandrine, placent l’épître

  1. Par exemple : ἡ ὑγιαινούσα διδασκαλία, sana doctrina.