Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/643

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possible d’en préparer. Paul seul gardait son assurance. Il était convaincu qu’il verrait Rome et qu’il comparaîtrait devant le tribunal de l’empereur. Il encourageait l’équipage et les passagers ; il disait même, à ce qu’il paraît, qu’une vision lui avait révélé que personne ne périrait, Dieu lui ayant accordé la vie de tous, malgré la faute qu’on avait faite en quittant les Bons-Ports contre son avis.

La quatorzième nuit, en effet, depuis le départ de ce port, vers le milieu de la nuit, les matelots crurent reconnaître la terre. On jette la sonde, on trouve vingt brasses ; un peu après, on trouve quinze brasses. On crut qu’on allait donner sur des récifs ; à l’instant quatre ancres sont jetées de la poupe[1] ; on amarre les gouvernails, c’est-à-dire les deux larges pagaies qui sortaient des deux côtés du gaillard d’arrière[2] ;

  1. Smith, Shipwreck, p. 92 et suiv. ; Conybeare et Howson, II, p. 345-346.
  2. Voir les représentations de navires si nombreuses sur les monuments figurés de l’antiquité, en particulier dans les peintures d’Herculanum, dans le Virgile du Vatican. Consulter, par exemple, Dict. de l’Acad. des beaux-arts, II, p. 337 ; Jal, Gloss. nautique, aux mots barca duorum thimonorum, barre du gouvernail, gouvernail ; W. Smith, Dictionary of greek and roman antiquities, article navis ; Martin et Cahier, Mél. d’archéol., III, pl. i ; B. Graser, De veterum re navali (Berlin, 1864), tab. iv et v ; le même, Die Gemmen des kœn. Museums zu Berlin mit Darstellungen antiker Schiffe (Berlin, 1867), pl. i et ii.