ter dans le brasier, Paul ramassa en même temps une vipère. On crut qu’elle l’avait mordu à la main. L’idée se répandit que cet homme était un meurtrier, poursuivi par la Némésis, laquelle, n’ayant pu l’atteindre au moyen de la tempête, le poursuivait à terre. Les gens du pays, à ce qu’il paraît, s’attendaient à chaque instant à le voir gonfler et tomber mort. Comme il n’en fut rien, ils se prirent, dit-on, à le regarder comme un dieu.
Près de la baie où le navire avait fait naufrage étaient les terres d’un certain Publius, princeps du municipe que l’île formait avec Gaulos[1]. Cet homme vint trouver les naufragés, recueillit dans sa métairie au moins une partie d’entre eux, desquels étaient Paul et ses compagnons, et les y traita pendant trois jours avec beaucoup d’hospitalité. Ici encore arriva un de ces prodiges que les disciples de Paul croyaient voir éclore à chaque instant sous ses pas. L’apôtre guérit, dit-on, par l’imposition des mains le père de Publius, qui souffrait de la fièvre et de la dyssenterie. Sa réputation de thaumaturge se répandit dans l’île, et on
- ↑ Ὁ πρῶτος τῆς νήσου. Comparez πρῶτος Μελιταίων, Corpus inscr. gr., no 5754, mais non MEL. PRIMVS de l’inscription de Henzen, no 6124, où Melitensium est gouverné par ce qui précède, et primus gouverne ce qui suit, contrairement à ce qu’avait cru Ciantar. Notez les noms latins des deux principes.