Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/652

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événements qui se passent dans leur sein leur paraissent des événements intéressant l’univers. Les personnes qui ont des rapports avec les anciens saint-simoniens sont frappées de la facilité avec laquelle ils s’envisagent comme le centre de l’humanité. Les premiers chrétiens vivaient de même si renfermés dans leur cercle, qu’ils ne savaient presque rien du monde profane. Un pays était censé évangélisé quand le nom de Jésus y avait été prononcé[1] et qu’une dizaine de personnes s’étaient converties. Une Église souvent ne renfermait pas douze ou quinze personnes. Peut-être tous les convertis de saint Paul en Asie Mineure, en Macédoine et en Grèce, ne dépassaient-ils pas beaucoup le chiffre de mille[2]. Ce

  1. Rom., xv, 19-20. Comp. Act., xx, 25-27 ; Col., i, 6 et surtout 23.
  2. On peut supposer que les salutations de Rom., xvi, 3-16, comprennent à peu près toute l’Église de Paul à Éphèse. Paul salue expressément vingt-six personnes ; il mentionne trois Églises domestiques et deux fois il emploie la formule καὶ τοὺς σὺν αὐτοῖς. Portant à vingt le chiffre des personnes qui composaient chaque Église domestique, et à dix le nombre des personnes comprises sous les formules καὶ τοὺς σὺν αὐτοῖς, on arrive à composer l’Église d’Éphèse de cent ou cent vingt personnes. L’Église de Corinthe devait être moins nombreuse, puisqu’elle ne formait qu’une seule ecclesia, laquelle tenait toute dans une maison (Rom., xvi, 23, texte grec). Évaluons à deux cents les chrétiens de Macédoine ; admettons deux ou trois cents personnes pour les Églises de Galatie ; il restera encore, pour atteindre le chiffre mille, une somme de trois