Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/660

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Paul voit de nos jours finir son règne ; Jésus, au contraire, est plus vivant que jamais. Ce n’est plus l’Épître aux Romains qui est le résumé du christianisme, c’est le Discours sur la montagne. Le vrai christianisme, qui durera éternellement, vient des Évangiles, non des Épîtres de Paul. Les écrits de Paul ont été un danger et un écueil, la cause des principaux défauts de la théologie chrétienne ; Paul est le père du subtil Augustin, de l’aride Thomas d’Aquin, du sombre calviniste, de l’acariâtre janséniste, de la théologie féroce qui damne et prédestine à la damnation. Jésus est le père de tous ceux qui cherchent dans les rêves de l’idéal le repos de leurs âmes. Ce qui fait vivre le christianisme, c’est le peu que nous savons de la parole et de la personne de Jésus. L’homme d’idéal, le poëte divin, le grand artiste défie seul le temps et les révolutions. Seul il est assis à la droite de Dieu le Père pour l’éternité.

Humanité, tu es quelquefois juste, et certains de tes jugements sont bons !




FIN DE SAINT PAUL