Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/72

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Après avoir discuté l’authenticité, nous avons à discuter l’intégrité des épîtres de Paul. Les épîtres authentiques n’ont jamais été interpolées[1]. Le style de l’apôtre est si individuel, si original, que toute addition se détacherait sur le fond du texte par sa pâleur. Dans le travail d’édition qui eut lieu quand les épîtres furent recueillies, il se fit cependant quelques opérations dont il importe de se rendre compte. Le principe des éditeurs paraît avoir été : 1o de ne rien ajouter au texte ; 2o de ne rien perdre de ce que l’on croyait avoir été dicté ou écrit par l’apôtre ; 3o d’éviter les répétitions qui ne pouvaient manquer de se produire, surtout quand il s’agissait de lettres circulaires, offrant des parties communes. Les éditeurs, en pareil cas, paraissent avoir suivi un système de rapiécetage ou d’intercalation, dont le but semble avoir été de sauver des morceaux qui sans cela auraient péri. Ainsi le passage II Cor., vi, 14 - vii, 1, forme un petit paragraphe qui coupe si singulièrement la suite de l’épître, qu’on est porté à croire

    des apôtres ; on est donc porté à croire que, quand il écrivait, ces derniers faits étaient déjà un peu anciens. x, 34, cependant, détourne de croire qu’ils fussent trop anciens.

  1. Les notes finales, qui, dans le texte grec reçu du Nouveau Testament et dans les versions qui en dérivent, prétendent indiquer l’endroit où l’épître a été écrite et le nom du porteur, sont des scolies modernes, dénuées de toute valeur.