Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/76

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ses collaborateurs, ses très-chers. Il n’est pas naturel qu’il ait tant de liens avec une Église où il n’a jamais été, qui n’est pas de son école, avec une Église judéo-chrétienne, où ses principes lui défendent de travailler. Non-seulement il connaît par leur nom tous les chrétiens de l’Église à laquelle il s’adresse, mais encore il connaît les maîtres de ceux qui sont esclaves, Aristobule, Narcisse ; comment désigne-t-il avec tant d’assurance ces deux maisons, si elles sont à Rome, où il n’a jamais été ? Écrivant aux Églises qu’il a fondées, Paul salue deux ou trois personnes ; pourquoi salue-t-il un nombre si considérable de frères et de sœurs dans une Église qu’il n’a jamais visitée ?

Si nous étudions en détail les personnes qu’il salue, nous verrons avec plus d’évidence encore que cette page de salutations n’a jamais été adressée à l’Église de Rome. Nous n’y trouvons aucune des personnes que nous savons avoir fait partie de l’Église de Rome[1], et nous y trouvons plusieurs personnes qui sûrement n’en ont jamais fait partie. En première ligne (v. 3-4), figurent Aquila et Priscille. Tout le monde reconnaît qu’il ne s’est

  1. II Tim., iv, 21, passage qui a sa valeur historique, quoique la lettre soit apocryphe.