Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/78

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tyrologe romain (source des rédactions postérieures) fait mémoire, au 8 juillet, In Asia Minori, Aquilæ et Priscillæ, uxoris ejus[1]. Ce n’est pas tout. Au v. 5, Paul salue Épénète, « le premier-né de l’Asie en Christ ». Quoi ! toute l’Église d’Éphèse s’était donc donné rendez-vous à Rome ? La liste de noms qui suit convient également mieux à Éphèse qu’à Rome[2]. Sans doute, la première Église de Rome fut principalement grecque de langue ; dans le monde d’esclaves et d’affranchis où se recrutait le christianisme, les noms grecs, même à Rome, étaient ordinaires[3]. Cependant, en examinant les inscriptions juives de Rome, le P. Garrucci a trouvé que la quantité des noms propres latins était double de la quantité des noms grecs[4]. Or ici, sur vingt-quatre noms, il y en a seize grecs, sept latins, un hébreu, si bien que la quantité des noms grecs est plus que double de celle des noms latins. Les noms des chefs de maison Aristobule et Narcisse sont grecs aussi.

Les versets Rom., xvi, 3-16, n’ont donc pas été

  1. Édit. de Rosweyde, Anvers, 1613. Cf. De Rossi, l. c. et Roma sott., II, p. xxviii-xxix.
  2. Notez, par exemple, le nom de Phlégon.
  3. En partie par suite de l’ordonnance de Claude sur l’usurpation des noms romains. Suétone, Claude, 25.
  4. Cimitero degli antichi Ebrei, p. 63