Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/81

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scrits, en particulier dans le Bœrnerianus et l’Augiensis (partie grecque), cette finale manque[1]. Sûrement, ce morceau n’a pas fait partie de l’épître aux Romains, terminée au verset xv, 33, ni de l’épître aux Éphésiens, terminée au verset xvi, 20, ni de l’épître aux Églises de Macédoine, qui finit par le verset xvi, 24. Nous arrivons donc à ce singulier résultat que l’épître finit quatre fois, et dans le Codex Alexandrinus cinq fois. Cela est absolument contraire aux habitudes de Paul, et même au bon sens. Il y a donc ici un trouble, provenant de quelque accident particulier. Faut-il, avec Marcion[2] et avec Baur, déclarer apocryphes les deux derniers chapitres de l’épître aux Romains ? On est surpris qu’un critique aussi habile que Baur se soit contenté d’une solution aussi grossière. Pourquoi un faussaire aurait-il inventé de si insignifiants détails ? Pourquoi aurait-il ajouté à l’ouvrage sacré une liste de noms

  1. Voir les éditions de ces Codices données par Matthæi (Meissen, 1791) et par Scrivener (Cambridge, 1859), ou Griesbach, Nov. Test., II, p. 212. Dans le Bœrnerianus, un espace blanc est laissé à la fin du ch. xiv. Dans le Claromontanus, le passage se trouve à la fin du ch. xvi, mais on sent que les correcteurs l’ont tenu pour suspect. (Tischendorf, Codex Clarom., p. 550.)
  2. Voir Origène, Comment. sur l’Épitre aux Rom., livre X, 43. Il est évident qu’ici Marcion n’était conduit par aucune vue dogmatique.