Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/95

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n’existaient guère. Voilà pourquoi la propagation du christianisme se fit le long des côtes et des grands fleuves. Pouzzoles, Lyon eurent des chrétiens quand une foule de villes voisines du berceau du christianisme n’avaient pas entendu parler de Jésus.

Paul, ce semble, allait presque toujours à pied[1], vivant sans doute de pain, de légumes et de lait. Dans cette vie de piéton errant, que de privations, que d’épreuves ! La police était négligente ou brutale. Sept fois Paul fut enchaîné[2]. Aussi, quand il le pouvait, préférait-il la navigation. Assurément aux heures où elles sont calmes, ces mers sont admirables ; mais, tout à coup aussi, ce sont de fous caprices ; s’échouer sur le sable, s’accrocher à un débris, est alors le seul parti à prendre. Le péril était partout : « Les fatigues, les prisons, les coups, la mort, dit le héros lui-même, j’ai goûté tout cela avec surabondance. Cinq fois les Juifs m’ont appliqué leurs trente-neuf coups de cordes[3] ; trois

  1. Act., ix, 4, 8 ; xx, 13. Il est vrai que πεζεύειν en ce second cas peut simplement être opposé à πλεῖν.
  2. Clemens Rom., ad Cor. I, c. 5.
  3. Cf. Deuter., xxv, 3. Cf. Mischna, Maccoth, iii, 10. Les Actes ne mentionnent aucune de ces flagellations. Comp. Gal. VI, 17