Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/97

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ment dont les autres apôtres, Pierre en particulier, tirèrent beaucoup de consolation et de secours, je veux dire une compagne de son ministère apostolique et de ses travaux[1]. Son aversion pour le mariage se compliquait d’une raison de délicatesse. Il ne voulait pas imposer aux Églises la nourriture de deux personnes. Barnabé suivait la même règle. Paul revient souvent sur cette pensée, qu’il ne coûte rien aux Églises. Il trouve parfaitement juste que l’apôtre vive de la communauté, que le catéchiste ait tout en commun avec celui qu’il catéchise[2] ; mais il y met du raffinement ; il ne veut pas profiter de ce qui serait légitime[3]. Sa pratique constante, sauf une seule exception, fut de ne devoir sa subsistance qu’à son travail. C’était là pour Paul une question de morale et de bon exemple ; car un de ses proverbes était : « Que celui qui ne travaille pas ne mange pas[4]. » Il y mettait aussi un naïf sentiment de personne économe, craignant qu’on ne lui reproche ce qu’elle coûte, exagérant les scrupules pour préve-

  1. I Cor., ix, 5 et suiv.
  2. Gal., vi, 6 ; I Cor., ix, 7 et suiv.
  3. I Cor., ix, 4 et suiv. ; II Cor., xi, 9 et suiv. ; xii, 13, 14, 16, I Thess., ii, 5, 7, 9 ; II Thess., iii, 8 et suiv. ; Phil., iv, 15 ; Act., xx, 33-34.
  4. II Thess., iii, 10-12.