Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/109

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clairement qu’ils n’avaient que ce qu’ils méritaient[1].

Toutes sortes d’intrigues que l’insuffisance des documents ne nous permet pas de démêler aggravaient la position des chrétiens. Les Juifs étaient très-puissants auprès de l’empereur et de Poppée[2]. Les « mathématiciens », c’est-à-dire les devins, entre autres un certain Balbillus d’Éphèse, entouraient l’empereur, et, sous prétexte d’exercer la partie de leur art qui consistait à détourner les fléaux et les mauvais présages, lui donnaient d’atroces conseils[3]. La légende qui mêle à tout ce monde de sorciers le nom de Simon le Magicien[4] est-elle sans aucun fondement ? Cela se peut sans doute ; mais le contraire se peut aussi. L’auteur de l’Apocalypse est fort préoccupé d’un « faux prophète », qu’il représente comme un suppôt de Néron, comme un thaumaturge faisant tomber le feu du ciel, donnant

  1. I Petri, iv, 15.
  2. Voir ci-dessous, p. 157-159.
  3. Suét., Nér., 34, 36, 40 ; Tac., Hist., I, 22.
  4. Homélies pseudo-clém., ii, 34 ; Récognitions, I, 74 ; III, 47, 57, 63, 64 ; Faux actes de Pierre, Tischendorf, p. 30 et suiv. ; Pseudo-Lin, en Bibl. max. Patrum, II, 1re partie, p. 67 ; Pseudo-Marcellus, dans Fabricius, Codex apocr. N. T., III, p. 635 et suiv. ; Pseudo-Abdias, I, 16 et suiv. ; Const. apost., VI, 9 ; Irénée, Adv. hær., I, xxiii, ; Eusèbe, H. E., II, 14 ; Pseudo-Hégésippe, De excidio Hieros., III, 2 ; Épiphane, hær. xxi, 5 ; Arnobe, Adv. gentes, II, 13 ; Philastre, hær. xxix ; Sulpice Sévère, II, 28, etc. Cf. de Rossi, Bullettino, 1867, p. 70-71.