Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/114

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à peine deux ou trois fois, avec la simple qualité de Messie, et sans aucune des hyperboles ambitieuses qu’entassait déjà l’ardente imagination de Paul.

Jacques, ou le moraliste juif qui a voulu se couvrir de son autorité, nous introduit tout d’abord dans un petit cénacle de persécutés. Les épreuves sont un bonheur, car, en mettant la foi au creuset, elles produisent la patience ; or la patience est la perfection de la vertu ; l’homme éprouvé recevra la couronne de vie[1]. Mais ce qui préoccupe surtout notre docteur, c’est la différence du riche et du pauvre. Il avait dû se produire dans la communauté de Jérusalem quelque rivalité entre les frères favorisés de la fortune et ceux qui ne l’étaient pas. Ceux-ci se plaignaient de la dureté des riches, de leur superbe, et gémissaient entre eux[2].

Que le frère humble songe à sa noblesse et le riche à sa bassesse ; car la richesse passera comme la fleur des champs[3]… Mes frères, point de différence de personnes en la foi de Notre-Seigneur Jésus, le Christ de gloire. Je suppose qu’il entre dans votre synagogue un homme ayant un anneau d’or au doigt et revêtu d’habits brillants, qu’il

  1. Jac., i, 2-4, 12.
  2. Cf. Jac., iv, 11 ; v, 9.
  3. Jac., i, 9-11.