Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/122

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tout par des onctions d’huile[1], était considéré comme de droit commun parmi les fidèles ; même les non-croyants voyaient dans cette médicamentation un don particulier aux chrétiens[2]. Les anciens furent censés en jouir au plus haut degré, et devinrent ainsi des espèces de médecins spirituels. Jacques attache à ces pratiques de médecine surnaturelle la plus grande importance. Le germe de presque tous les sacrements catholiques était déjà posé. La confession des péchés, depuis longtemps pratiquée par les juifs[3], était regardée comme un excellent moyen de pardon et de guérison, deux idées inséparables dans les croyances du temps[4].

  1. Cf. Grégoire de Tours, I, 41. La médecine par l’huile et la prière a toujours été par excellence la médecine sémitique. On la retrouve chez les Arabes.
  2. Voir les récits des guérisons opérées par des minim de Caphar-Nahum (chrétiens), dans le Talmud. Le guérisseur en pareil cas s’appelle presque toujours Jacques (Jacob de Caphar-Schekania, Jacob de Caphar-Naboria, Jacob de Caphar-Hanania), et la guérison s’opère au nom de Jésus, fils de Pandéra. Midrasch Kohéleth, i, 8 ; vii, 26 ; Talm. de Babyl., Aboda zara, 27 b ; Talmud de Jérusalem, Aboda zara, ii, fol. 40 d ; Schabbath, xiv, sub fin. Ces traditions se rapportent au premier siècle. Cf. Vie de Jésus, 13e édit., p. 506, note 3.
  3. II Sam., xii, 13 ; Lévit., v, 1 ; Ps. xxxii ; Jos., Ant., VIII, v, 6 ; Mischna, Ioma, iii, 9 ; iv, 2 ; vi, 3.
  4. Math., iii, 6 ; Marc, i, 5 ; Act., xix, 18. Cf. Vie de Jésus, p. 260 et suiv.