Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/132

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couvraient le pays. Un magicien se présenta, après vingt autres, promettant au peuple le salut et la fin de ses maux, s’il voulait l’accompagner au désert. Ceux qui le suivirent furent massacrés par les soldats romains[1] ; mais personne ne fut désabusé des faux prophètes. Festus mourut en Judée vers le commencement de l’an 62. Néron lui donna pour successeur Albinus. Vers le même temps, Hérode Agrippa II ôta le pontificat à Joseph Cabi pour le donner à Hanan, fils du célèbre Hanan ou Anne, qui avait contribué plus que personne à la mort de Jésus. Ce fut le cinquième des fils d’Anne qui occupa cette dignité[2].

Hanan le Jeune était un homme hautain, dur, audacieux. C’était la fleur du sadducéisme, la complète expression de cette secte cruelle et inhumaine, toujours portée à rendre l’exercice de l’autorité insupportable et odieux. Jacques, frère du Seigneur, était connu dans tout Jérusalem comme un âpre défenseur des pauvres, comme un prophète à la façon

  1. Jos., Ant., XX, viii, 10 ; B. J., II, xiv, 1.
  2. Jos., Ant., XX, ix, 1. Josèphe, dans la Guerre des Juifs, parle de Hanan le Jeune avec beaucoup d’éloges (B. J., IV, v, 2) ; mais on sent, dans la Guerre, la tendance à relever tous ceux que les révolutionnaires de Jérusalem ont assassinés. Les Antiquités méritent ici plus de créance.