Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/156

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tandis que l’incarnation de la divinité était pour les juifs quelque chose de blasphématoire et de révoltant.

Paul, voulant garder près de lui Épaphras, dont il songeait à utiliser l’activité[1], résolut de répondre à la députation des Colossiens en leur envoyant Tychique d’Éphèse, qu’il chargea en même temps de commissions pour les Églises d’Asie[2]. Tychique devait faire une tournée dans la vallée du Méandre[3], visiter les communautés, leur donner des nouvelles de Paul, leur transmettre de vive voix sur la situation de l’apôtre à l’égard des autorités romaines des détails qu’il ne croyait pas prudent de confier au papier[4], enfin remettre à chacune des Églises des lettres séparées que Paul leur adressait[5]. Il était recommandé à celles de ces Églises

  1. Col., iv, 12-13 ; Philem., 23.
  2. Col., iv, 7-8 ; Ephes., vi, 21-22 ; cf. II Tim., iv, 12. Voir Saint Paul, p. 539.
  3. La route la plus commode pour aller de Rome en cette partie de la Phrygie était d’aborder à Éphèse ou à Milet et de remonter les vallées du Méandre et du Lycus.
  4. Ces sortes de précautions se remarquent dans plusieurs épîtres, dans les Actes et dans l’Apocalypse. Cf. I Joh., 12 ; II Joh., 13.
  5. Col., iv, 13, 16. Les deux villes de Laodicée et de Hiérapolis sont si voisines, qu’on peut supposer que la même épître