Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/182

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un sacerdoce royal offrant des victimes spirituelles.

Mes très-chers, je vous supplie de vous comporter parmi les gentils comme il convient à des étrangers, à des expatriés, veillant soigneusement sur votre conduite, afin que ceux qui vous calomnient et vous présentent comme des malfaiteurs, à la vue de vos bonnes œuvres, glorifient Dieu au jour de sa visite. Soyez soumis à toute humaine créature, à cause du Seigneur ; au roi, comme souverain ; aux gouverneurs, comme délégués par le roi pour châtier les malfaiteurs et louer ceux qui font le bien. C’est la volonté de Dieu que, par votre bonne conduite, vous fermiez la bouche à des détracteurs aveugles et ignorants. Comportez-vous comme de vrais hommes libres ; non comme des hommes pour lesquels la liberté est un manteau qui couvre leur malice, mais comme des serviteurs de Dieu. Soyez respectueux pour tout le monde, aimez les frères, craignez Dieu, respectez le roi. Esclaves, soyez soumis avec crainte à vos maîtres, non-seulement à ceux qui sont bons et humains, mais encore à ceux qui sont méchants. C’est une grâce de souffrir injustement pour sa foi. Si, après avoir commis une faute, vous supportez patiemment les soufflets, quel est votre mérite ? Mais si, après avoir fait le bien, vous supportez patiemment les sévices, voilà ce qui s’appelle une grâce aux yeux de Dieu. Christ a souffert pour vous, vous laissant ainsi un exemple à suivre. Outragé, il n’outragea pas ; maltraité, il ne menaça pas ; il remit sa cause à celui qui juge avec justice[1].

  1. I Petri, ii, 11 et suiv.