Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/260

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alors deux basiliques, dont l’une est devenue la basilique actuelle de Saint-Pierre, et dont l’autre, Saint-Paul-hors-les-Murs, a gardé ses formes essentielles jusqu’à notre siècle.

Les « trophées » que les chrétiens vénéraient vers l’an 200 désignaient-ils réellement les places où souffrirent les deux apôtres ? Cela se peut. Il n’est pas invraisemblable que Paul, sur la fin de sa vie, demeurât dans la banlieue qui s’étendait hors de la porte Lavernale, sur la voie d’Ostie[1]. L’ombre de Pierre, d’un autre côté, erre toujours, dans la légende

    en effet, que Pierre et Paul eussent été enterrés tous les deux près de l’endroit où ils furent mis à mort (Bosio, Roma sott., p. 74 et suiv., p. 197 et suiv.). Le lieu de sépulture et le lieu d’exécution se confondaient souvent pour les martyrs. V. Hégésippe, dans Eusèbe, H. E., II, xxiii, 18 ; Liber pontif., art. Pierre et Corneille ; Acta Petri et Pauli, § 84. Il est probable cependant que ladite tradition vint de ce qu’après la translation définitive des deux corps et la construction des basiliques, on dut être induit à prétendre que les reliques avaient toujours été à l’endroit où on les offrait à la piété des croyants. Cf. Euthalius, dans Zaccagni, p. 522-523.

  1. Cf. Kalendarium Lib., l. c. ; Liber pontificalis, art. Corneille ; Acta Petri et Pauli, 80. Le lieu indiqué par ces textes est celui où s’éleva la basilique de saint Paul, qui a succédé sans doute au τρόπαιον de Caïus. C’est à une époque relativement moderne qu’on voulut que saint Paul eût été décapité près de deux milles plus loin, ad Aquas Salvias, ou Ad guttam jugiter manantem (aujourd’hui Saint-Paul-aux-trois-Fontaines), un des sites les plus frappants de la campagne de Rome. Grég. le Grand, Epist.,